Combien de fois nous a-t-on répété que la clé de la réussite se trouvait dans les diplômes prestigieux, les certifications impeccables et les parcours sans faute ?
Nous avons bâti des autels à la perfection, en assimilant la connaissance théorique à la sagesse véritable.
Pourtant, si je regarde mon parcours, que ce soit dans la chaleur parfois impitoyable de l'entreprise ou dans l'intimité de mon cabinet, je peux vous l'affirmer : mon plus grand professeur n'a jamais été un livre.
Mon plus grand professeur a été l'échec.
Brut, inconfortable, parfois dévastateur, mais toujours, toujours, porteur d'une leçon que nulle salle de classe n'aurait pu m'enseigner.
Cet article n'est pas une ode à l'échec pour l'échec.
C'est une invitation à redéfinir notre relation avec lui, à le voir non comme une fin, mais comme le matériau brut de notre discernement, de notre résilience et de notre plus profonde transformation personnelle.
Savez-vous ce qui se passe dans votre cerveau lorsque vous faites face à un "échec" ?
Au-delà du choc émotionnel, cette fameuse "claque" qui pique l'ego, une mécanique neurologique fascinante s'active.
Notre cerveau est une machine à prédire. Quand l'issue d'une situation ne correspond pas à ses prédictions, il déclenche un signal d'alerte, une "erreur de prédiction".
Ce n'est pas une punition, mais une mise à jour critique de son logiciel interne.
Les neuroscientifiques ont montré que ces moments de surprise intense forcent notre cerveau à accorder une attention maximale, libérant des neurotransmetteurs qui gravent l'expérience dans notre mémoire à long terme.
C'est l'essence même de la neuroplasticité : chaque décision malheureuse, chaque projet qui s'effondre, ne fait pas que nous blesser. Il crée de nouvelles connexions, de nouvelles autoroutes neuronales, qui affûtent notre capacité à anticiper et à décider avec plus de justesse à l'avenir. L'échec n'est donc pas une simple cicatrice ; c'est une réarchitecture de notre intelligence au service de notre futur.
Le réflexe humain face à l'échec est souvent de se replier et d'internaliser le verdict : "J'ai échoué, donc je suis un échec". C'est la plus grande erreur stratégique que nous puissions commettre. En coaching, et particulièrement dans l'esprit d'un Tony Robbins, l'échec n'est jamais un état permanent, c'est une information. Un feedback pur. Je me souviens encore de ce projet ambitieux que je portais en entreprise, qui s'est effondré comme un château de cartes. Sur l'instant, le doute m'a submergée. Mais l'approche du coaching m'a appris à changer instantanément mon état interne. Plutôt que de subir, j'ai posé une question puissante : "Qu'est-ce que cette situation m'apprend que je devais absolument savoir pour réussir plus grand demain ?". La réponse n'était pas dans la condamnation, mais dans l'action. L'échec n'était qu'un panneau indicateur me montrant que ma stratégie, et non ma valeur, était à revoir. C'est ce principe qui transforme la stagnation en propulsion : utiliser l'énergie de l'impact pour rebondir plus haut, avec une clarté et une détermination renouvelées.
Il y a trois ans, une cadre brillante, bardée de diplômes, est venue me voir. Elle était prisonnière d'une cage dorée : sa propre perfection. Chaque tâche était une source d'angoisse, chaque décision un risque potentiel d'erreur, la paralysant complètement. Les outils et les théories ne suffisaient pas. Alors, j'ai fait quelque chose de radical : j'ai partagé ma propre vulnérabilité. Je lui ai raconté comment une décision catastrophique avait failli faire couler mon propre cabinet. Je lui ai décrit la peur, la honte, le sentiment de solitude. Comme l'enseigne Brené Brown, c'est en osant être vulnérable que nous créons une connexion authentique et que nous donnons la permission à l'autre d'être humain. En voyant mes "cicatrices", elle a compris que l'erreur n'était pas une anomalie honteuse, mais une partie intégrante du chemin. Cet acte de partage a été plus thérapeutique que dix ans d'études. Il a désamorcé la pression et lui a permis de commencer à se voir, non comme une machine à réussir, mais comme un être humain en apprentissage, cultivant l'humilité et une estime de soi ancrée dans le réel, pas dans l'illusion de la perfection.
Au cœur de tous ces "échecs" se trouve une perle de sagesse philosophique, magnifiquement articulée par les Stoïciens comme Épictète ou Sénèque. Ils nous enseignent à distinguer avec une clarté absolue ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas. Le projet qui s'effondre ? Les résultats d'un accompagnement qui patine ? Ces événements sont influencés par une myriade de facteurs externes hors de notre contrôle total. Ce qui, en revanche, dépend entièrement de nous, c'est notre jugement sur ces événements et la réponse que nous choisissons d'y apporter. Comprendre cela est libérateur. L'échec cesse d'être une attaque personnelle pour devenir une simple circonstance à laquelle nous devons répondre avec vertu : courage, justice, tempérance et sagesse. C'est l'essence même du discernement. Comme le disait Sénèque : "Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles." Oser affronter l'échec est le premier pas pour le transformer en tremplin.
Imaginez-vous en alchimiste. Un apprenti vous apporterait une pépite d'or pur. Vous le remercieriez, mais vous sauriez qu'il n'y a rien à faire, pas de transformation possible. Le véritable alchimiste, lui, ne cherche pas l'or. Il cherche le plomb, la pierre brute, impure et sans valeur apparente. Car il sait que c'est seulement cette matière, soumise au feu intense de l'athanor (le four alchimique), qui peut être transmutée en or véritable. Nos échecs sont ce plomb. Ils sont lourds, sombres, et semblent sans valeur. La société nous dit de les cacher. Mais la pression, le doute, la remise en question – c'est notre feu intérieur. Chaque fois que nous osons affronter un échec avec courage et conscience, nous ne faisons pas que survivre. Nous pratiquons l'alchimie. Nous transformons le plomb de l'expérience brute en l'or pur de la sagesse, du discernement et d'une résilience inébranlable
Alors, oui, les diplômes ornent nos murs et valident nos compétences. Mais ce sont les cicatrices de nos échecs qui racontent l'histoire de notre courage et qui certifient notre sagesse. Le vrai discernement ne se trouve pas dans la capacité à éviter les erreurs, mais dans l'art de les transformer en marches d'escalier. Chaque chute est une occasion d'affûter notre écoute, de muscler notre humilité et de clarifier ce qui compte vraiment.
La prochaine fois que vous tomberez face contre terre, ne maudissez pas le sol. Prenez un instant. Sentez sa solidité sous vos mains. Puis, levez les yeux et remerciez-le. C'est de là, et seulement de là, que la véritable ascension commence.
MINDFUL PRESENCE
Stéphane Guyan
Coaching & Thérapie d’impact
Therapie Stratégique Sous Hypnose
L' Art de la Presence
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