le but d’un rêve n’est pas d’être réalise Le but d’un rêve est de ce réalisé.

"J’en peux plus, Stéphane. Tous ces efforts… pour quoi ?"

Ces mots, chargés d'une lassitude profonde, résonnent probablement en chacun de nous.

Qui n'a jamais senti cette flamme intérieure vaciller face à un objectif qui semble reculer à mesure qu'on avance ?

Qu'il s'agisse de bâtir une entreprise sur 3 ans, de préparer un examen pendant 6 mois, ou de viser une médaille olympique dans 8 ans (pensée pour cette athlète que j'accompagne vers 2028), la question demeure : comment tenir la distance quand le chemin est long, semé d'embûches et que les signes de succès se font rares ?

Fort de mes 25 années à accompagner des individus audacieux dans leurs "longs voyages", en cabinet comme en entreprise, j'ai acquis une conviction profonde, presque une révélation, qui transcende la simple réussite :

et si le véritable trésor n'était pas au bout du chemin, mais dans la transformation que le chemin opère en nous ?

• Notre cerveau est un merveilleux moteur, mais il est souvent câblé pour la gratification immédiate (merci la dopamine ).
• Les objectifs lointains, eux, sollicitent notre cortex préfrontal, le siège de la planification et de la volonté, qui consomme beaucoup d'énergie. Face à l'effort prolongé sans récompense tangible, le système de stress (cortisol) peut s'activer, menant à l'épuisement.
• La bonne nouvelle ? La neuroplasticité  
• Chaque effort conscient, chaque petite victoire célébrée, chaque obstacle surmonté renforce les circuits neuronaux de la résilience et de la patience. En cultivant la présence attentive (pleine présence), nous apprenons à moduler notre réponse au stress, à savourer les micro-progrès et à remplacer l'anxiété par une satisfaction plus durable, davantage liée à la sérotonine, le neurotransmetteur du bien-être stable.

• Face à l'immensité de la tâche, le réflexe est souvent de se focaliser sur ce qui manque, sur la distance restante. C'est la recette parfaite pour le découragement  
• Inspirons-nous de Tony Robbins : changez votre état émotionnel instantanément  
• Comment ?
• En changeant votre focus. Au lieu de "Quand est-ce que j'arrive ?",
• demandez-vous : "Qui dois-je devenir pour atteindre ce sommet ?", "Quelle compétence suis-je en train de développer maintenant ?", "Quelle petite victoire puis-je célébrer aujourd'hui ?".
• Découpez l'Everest en étapes gérables.
• Ancrez des émotions positives non pas à l'arrivée lointaine, mais à l'effort présent, à la discipline quotidienne.
• C'est l'action massive et le conditionnement neuro-associatif au service de votre transformation.
• La question n'est plus seulement "Que faire ?", mais "Qui être ?".

• La souffrance ne vient souvent pas de l'effort lui-même, mais de notre relation à cet effort et à l'attente. Les pensées automatiques négatives ("Je n'y arriverai jamais", "C'est trop dur") peuvent nous miner (salut Aaron Beck et David Burns ).
• L'approche thérapeutique nous invite à identifier et remettre en question ces pensées (comme le propose Byron Katie avec "The Work").
• Plus profondément, elle nous aide à trouver du sens même dans la difficulté, comme nous l'enseigne Viktor Frankl avec la logothérapie. Si le but ultime est la personne que je deviens, alors chaque épreuve, chaque délai, chaque "échec" apparent devient une matière première pour ma croissance.
• Cultiver l'auto-compassion (dans l'esprit de Carl Rogers et Brené Brown) face aux moments de doute est crucial : accueillir sa vulnérabilité, c'est aussi nourrir sa force intérieure.

• Les Stoïciens (Épictète, Marc Aurèle, Sénèque) nous offrent une boussole inestimable pour ces longs voyages.
• Leur enseignement clé ?
• La distinction radicale entre ce qui dépend de nous (nos pensées, nos jugements, nos actions) et ce qui n'en dépend pas (le résultat final, les circonstances extérieures, l'opinion des autres).
• L'athlète ne contrôle pas la médaille, mais son entraînement, sa concentration, son fair-play.
• L'écrivain ne contrôle pas le succès du livre, mais la qualité de son travail, sa discipline.
• L'accent est mis sur la vertu de l'effort juste, hic et nunc (ici et maintenant).
• Chaque obstacle devient alors, non pas un mur infranchissable, mais une forge pour notre caractère : développer la patience, la résilience, la créativité. C'est l'Amor Fati : aimer ce qui advient, car c'est l'opportunité de pratiquer la sagesse.
• Le but n'est plus l'arrivée, mais la qualité de notre marche.

• Comment traduire ces belles idées en actions concrètes ?
  1. Micro-Méditations de Pleine Conscience : Quelques minutes par jour pour observer votre état intérieur sans jugement (Jon Kabat-Zinn).
  2. Journal de Croissance : Notez chaque soir non pas ce que vous avez fait, mais ce que vous avez appris, comment vous avez grandi, une petite victoire sur vous-même (Psychologie Positive de Seligman).
  3. Redéfinir le "Succès" du Jour : Fixez-vous un objectif d'effort ou d'attitude, pas seulement de résultat. "Aujourd'hui, je pratique la patience."
  4. Dialogue Intérieur Constructif : Repérez les pensées limitantes et questionnez-les ("Est-ce absolument vrai ? Quelle personne serais-je sans cette pensée ?" - Byron Katie).
  5. Communication Authentique (CNV) : Exprimez vos besoins et vos ressentis face aux difficultés, à vous-même ou à un proche (Marshall Rosenberg).
  6. Célébrer le Processus : Trouvez de la joie dans l'acte de faire, dans la discipline, dans l'apprentissage lui-même.

Imaginez-vous comme un sculpteur devant un bloc de marbre brut : vous-même.

Votre grand projet, votre rêve lointain, c'est la vision de la statue magnifique que vous souhaitez révéler.

Les défis, les doutes, les efforts, les délais sont les coups de ciseau et de marteau.

Ils peuvent faire mal, sembler destructeurs. Mais si vous vous concentrez uniquement sur la statue finie (l'objectif lointain), vous risquez l'épuisement et la frustration.

Si, en revanche, vous tombez amoureux du geste de sculpter, de l'apprentissage de la maîtrise de l'outil, de la découverte des veines cachées dans la pierre, de la transformation du marbre sous vos mains...

alors chaque coup de ciseau devient significatif.

Le but ultime n'est pas tant la statue achevée que l'acte de sculpter qui vous réalise en tant qu'artiste de votre propre être.

La prochaine fois que le découragement pointera le bout de son nez sur le chemin de votre grand projet, souvenez-vous :

le but ultime n'est peut-être pas la ligne d'arrivée, mais la personne que vous devenez en courant la course.

Déplacez votre focus.

Oui, visez l'étoile, mais tombez amoureux du processus qui vous transforme en astronaute capable de l'atteindre.

Célébrez chaque pas, chaque leçon apprise, chaque parcelle de résilience forgée.

C'est là que réside le secret d'une performance véritablement durable, celle qui nourrit l'âme au lieu de la consumer. Investir dans votre Être est tout aussi crucial que d'investir dans votre Faire.